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La forêt communale

La forêt communale de FAYS

                                                                                          

Des arbres remarquables s'observent en bordure de chemins d'accès facile.

A gauche un beau peuplement de douglas planté en 1963 dont certains sujets atteignent déjà une taille respectable. 

A droite un Pin Weymouth originaire de la région des Grands Lacs aux Etats-Unis surpasse largement les arbres environnants.                                                              

Histoire-Origine

Un patrimoine d'origines diverses

La forêt communale de Fays, d’une surface de 150,13 ha, a plusieurs origines

- Forêt de Faîte : 56,51 ha. Ancienne forêt appelée le Bois des Reins des Aulnes indivise entre les communes de Bruyères, Champ -Le-Duc, Fays, Laval et Prey, et partagée en 1870. « Par lettre patente du 6 novembre 1558, le Comte de Vaudémont, tuteur de duc Charles de Lorraine, autorise sur une requête présentée par eux les habitants de Bruyères, Champ -Le-Duc, Fays, Laval et Prey, à pouvoir mettre, tenir et ériger en bois, rapailles à eux appartenant, appelés Bois des Reins des Aulnes, en nature de bois de haute futaie pour eux et leurs successeurs ». Cette lettre fut confirmée par le duc Charles de Lorraine le 4 juillet 1570. Un décret impérial fit cesser l’indivision et attribua à Fays 56,51 de la forêt de Faîte en 1864.

- Forêt de Champ : 25,30 ha. Située sur le territoire  communal de Bois de Champ, elle provient de droits d’usage en forêt domaniale de Champ cantonnés en 1861. Ancienne forêt royale puis domaniale après la Révolution, la forêt de Champ était grevée de droits d’usage au bois de chauffage exercés par les habitants des communes de Belmont, Beauménil, Champ -Le-Duc, Fays, Laval et Prey. Par arrêté du 22 mars 1706, Léopold duc de Lorraine maintenait les usagers dans leur droit. En 1860, l’Administration forestière, constatant alors la lourdeur des droits d’usage dont la forêt domaniale de Champ était grevée, propose l’affectation  d’une partie de la forêt à chaque commune usagère au prorata des droits d’usage exercés par chacune. Les décrets des 6 avril et 8 juillet 1861 attribuent 25,30 ha à Fays.

- Forêt patrimoniale pour le surplus : soit environ 69 ha. Il s’agit d’anciens pâturages boisés progressivement à partir de 1840 (Montagne du Village et Saint-Pierremont) ou de mauvais terrains agricoles progressivement abandonnés. Les plus anciennes plantations remontent au milieu du 19 ème siècle ainsi qu'en atteste la délibération du Conseil municipal de Fays du 6 août 1845 rédigé en ces termes : "Le Conseil municipal vote la somme de 7 F pour le rehaussage du soc d’une charrue qui sert à faire les plantations sur les 2 buttes de la Montagne du Village et de Saint-Pierremont."

Une forêt variée et productive

Alliant toutes les nuances de vert, le manteau forestier est tissé sur une très forte trame d'essences résineuses. Celles-ci, à base de sapin et pin sylvestre, enrichies de plantations d'épicéa et plus récemment de douglas, se sont progressivement substituées au hêtre et au chêne qui constituaient à l’origine l'essentiel de cette forêt de basse montagne. Cette évolution, commandée par l’économie et la nature acide des sols gréseux, doit maintenant être nuancée compte tenu de la réhabilitation économique des feuillus et de la nécessité de favoriser le mélange d’essences pour obtenir une forêt plus équilibrée et moins sensible aux perturbations de toute nature dont les dégâts liés aux tempêtes.

Le Hêtre et le Pin sylvestre forment des peuplements mélangés où l’élégance de la robe saumon du pin se marie harmonieusement avec les  sombres frondaisons de la hêtraie.

Les sols forestiers

Issus de la décomposition du grès vosgien surmonté de bancs compacts de conglomérat, les sols forestiers sont essentiellement constitués de sable et de galets de quartz. Ils sont dans l ’ensemble très filtrants et acides. La forte pluviosité, de l’ordre de 1100 mm en moyenne par an, y entretient une fraicheur suffisante pour assurer de bonnes conditions de production forestière.

Dans toutes les stations fraîches, le sapin, l’épicéa et le douglas donnent de bons résultats. Le hêtre et même le chêne sessile rivalisent avec les résineux sur les sols les moins acides de bas de versant, enrichis en éléments fins. Les stations sèches des versants sud-ouest, sont occupés par le pin sylvestre, seule essence à supporter des conditions de station aussi rudes.

La tempête du 26 décembre 1999

La forêt a été profondément meurtrie par l’ouragan Lothar qui a détruit 6300 m3 de bois, soit 7 récoltes annuelles et 3,10 ha de peuplements. Pour la commune de Fays, le bilan économique est extrêmement lourd : forte dépréciation des chablis vendus en moyenne à 4 €/m3, soit une perte de l’ordre de 26 €/m3;baisse de récolte pour les années à venir de l ’ordre de 35%.

Une note optimiste toutefois concerne la reconstitution de la forêt. De nombreuses jeunes pousses de pin sylvestre, sapin, épicéa et hêtre se sont déjà installées dans les clairières et attestent de la capacité de la forêt à cicatriser naturellement ses blessures. Cette dynamique naturelle limitera les coûteux travaux de reconstitution si l’on sait attendre raisonnablement et prendre le pouls du long rythme biologique des arbres.

L’affouage

Droit ancien donné aux habitants d'une commune de bénéficier des produits de la forêt communale (bois de chauffage essentiellement). En forêt communale de Fays, la procédure de l'affouage s'effectue conformément aux textes réglementaires en la matière. La coupe affouagère annuelle est partagée sur pied entre les affouagistes inscrits sur un rôle d'affouage. Trois garants responsables sont nommés parmi les affouagistes.En moyenne annuelle une trentaine d'affouagistes exploitent chacun un lot d'affouage pour environ 10 stères de bois de chauffage de hêtre et de chêne. La commune de Fays veille avec un soin tout particulier à ce que cette ressource précieuse ait un caractère durable. La ressource feuillue est suffisante pour offrir cette continuité et faire jouer au mieux le rôle social de la forêt.

 

Les coupes de bois

Chaque année, environ 600 m3 de bois sont exploités dans la forêt communale. Le produit des coupes, vendues pour l'essentiel sur pied, assure une recette non négligeable pour la commune en représentant en moyenne annuelle 15 % de son budget de fonctionnement.

L'aménagement de la forêt

C’est un document de gestion à long terme de la forêt qui vise à ce qu’elle produise durablement des biens et des services au bénéfice du propriétaire et de la société. Le dernier plan d’aménagement révisé après la tempête de fin 1999 et établi pour une durée de 15 ans (période 2001-2015), prévoit en particulier : la conciliation de différents objectifs : production, activités de détente (chasse, loisirs) et protection de l’environnement et des paysages, une programmation des coupes et des travaux pour atteindre les objectifs fixés, une récolte moyenne annuelle de bois de 630 m3de bois.

Le mode de traitement est la futaie irrégulière qui tire mieux perti de la varabilité des stations forestières (complexe sol + topographie +microclimat) et des peuplements. S'appuyant sur la régénération naturelle continue de la forêt, les coupes excluent toute brutalité en respectant au mieux l'écologie et les paysages.

La forêt, bien précieux mais fragile, doit entamer une période de convalescence pour retrouver un niveau de production normal d'ici une dizaine d'années. La municipalité de Fays a accepté cet effort car la forêt, bien collectif et patrimonial irremplaçable, doit être transmise en bon état à nos enfants, dans le cadre d'une gestion durable.